Mali : La teinture à froid
La
teinture au Mali se pratique
différemment. Ici, pas de machine à laver ou de teinture toute prête. Djénéba notre teinturière a bien voulu se prêter
au jeu d’une démonstration. Il faut savoir que chaque étape est issue d’un véritable
savoir-faire qui se transmet de maître à apprenti. Tout ne nous sera donc pas
révélé.
La teinture s’apparente à de l’artisanat car le teinturier va adapter sa pratique en fonction des produits à disposition, des tissus ou de la couleur désirée.
Tous les ustensiles nécessaires à l’opération sont minutieusement préparés.
Djénéba dissout un bloc de soude caustique dans de l’eau puis ajoute une certaine quantité de mordant qui va faciliter la fixation de la couleur sur le tissu.
Les colorants (synthétiques hélas) sont additionnés. Là encore, il nous est difficile d’évaluer la dose utilisée.
Ce mélange est ensuite filtré.
On touille ! C’est à ce moment-là que la teinturière évalue la concentration en colorant : Elle plonge son doigt dans la mixture (corrosive) et le porte délicatement à sa langue. La sensation piquante lui indique si les proportions sont bonnes. Un autre indice est donné par la couleur de la mousse. Si vous regardez bien, elle commence à se teinter.
Le
tissu, humidifié, est ensuite plongé dans le bain de teinture, à plusieurs reprises afin qu’il soit coloré
uniformément.
Quand Djénéba jauge que la couleur a suffisamment imprégné le tissu, elle le rince soigneusement, afin d’enlever l’excédent de teinture.
Le
tissu est ensuite séché au grand soleil, ce qui va révéler sa couleur
définitive.
Auriez-vous
deviné que ce tissu allait devenir jaune ?