Le Tapeur
Après la teinture, le Bazin, pour
pouvoir resplendir de tout son éclat, se doit d’être correctement préparé.
Pour ce faire, l’assistance d’un « Tapeur » professionnel est requise. Le terme « tapeur » est complètement adapté au travail demandé, puisqu’il va taper, plus ou moins fort et plus ou moins longtemps, sur le tissu, afin de lui donner cet aspect rigide et chatoyant, qui fait toute la beauté du Bazin.
Après avoir préparé son billot, le Tapeur enduit le tissu de bougie sur toute sa surface.
Puis, le « tapage » commence ! Il martèle consciencieusement, à un rythme régulier, connu de lui seul, le tissu de son maillet, qui pèse, après l’avoir soupesé, 4 bons kilos !
Au bout d’un certain temps, le tissu est replié sur lui-même et ré-enduit de bougie.
Et le travail recommence !
Jusqu’à ce que le tissu ne forme plus qu’un tout petit carré !
Le Tapeur, selon la qualité du tissu et aussi selon ses honoraires, frappe avec une force différente.
Ainsi, un Bazin de moindre qualité sera frappé moins fortement, afin que les fibres ne soient pas détériorées. On distingue trois types de frappe, correspondant chacune à un salaire plus ou moins conséquent.
Après chaque frappe, on décolle chaque pan du tissu avant qu’il ne soit replié encore une fois sur lui-même.
Et on enduit à nouveau !
Ces opérations, avec une frappe de
deuxième catégorie, ont nécessité une bonne demi-heure pour les deux échantillons
de tissu que nous avions apporté. Tout cela dans une petite case de deux mètres
sur deux. Le visage trempé de sueur de l’artisan indiquait à quel point le
travail était très éprouvant.